Extrait du Dahir n° 1-82-246 du 11 rejeb 1402 (6 mai 1982) portant promulgation de la loi n° 05-81 relative à la protection sociale des aveugles et des déficients visuels
Est promulguée la loi n° 5-81 relative à la protection sociale des aveugles et des déficients visuels, adoptée par la chambre des représentants le 21 Safar (29 décembre 1980) et dont la teneur suit :
Loi n° 5-81 relative à la protection sociale des aveugles et des faibles de vue.
Les aveugles et assimilés, porteurs d’une carte spéciale délivrée par l’administration, bénéficient des avantages suivants :
Fait à Fès, le 11 rejeb 1402 (6 mai 1982)
Extrait du décret n° 2-97-218 du 18 Chaabane 1418 ( 19 décembre 1997) portant application de la loi n° 05-81 relative à la protection sociale des aveugles et des déficients visuels promulguée par le dahir n°1-82-246 du 11 Rejeb 1402 (6 mai 1982) et de la loi n° 07-92 relative à la protection sociale des personnes handicapées promulguée par le dahir n° 1-92-30 du 22 Rabii I 1414 (10 septembre 1993)
Les enfants à handicap léger ou moyen ayant atteint l’âge de scolarité sont intégrés dans les établissements de l’enseignement public et de formation professionnelle dans le cadre de classes ordinaires ou des classes spécialisées intégrées.
Il est réservé aux enfants aveugles autant que possible des classes spéciales dans les établissements d’enseignement public et de formation professionnelle.
Les enfants à handicap profond sont orientés vers des établissements spécialisés dans les domaines de l’éducation, la rééducation et la réadaptation.
Les enfants handicapés mentaux et sensoriels sont dispensés de la condition d’âge prévue par la réglementation en vigueur en matière de régime scolaire.
Les personnes à handicap moyen ou profond poursuivant leurs études bénéficient, conformément à la réglementation en vigueur, du droit de priorité pour l’obtention de bourses d’études complètes et pour la résidence aux foyers et cités universitaires
Afin de permettre le déroulement des examens et des concours dans les meilleures conditions, les personnes handicapées bénéficient des facilités suivantes :
Fait à Rabat, le 18 Chaabane 1418 (19 décembre 1997)
Dahir n° 1-92-30 du 22 Rabia I 1414 (10 septembre 1993) portant promulgation de la loi n°07-92 relative à la protection sociale des personnes handicapées
Fait à Rabat, le 22 Rabia I 1414 (10 septembre 1993)
Loi n° 07-92 relative à la protection sociale des personnes handicapées
L’état veille à la formation des cadres médicaux et para-médicaux et des éducateurs spécialisés pour handicapés et assure les moyens de réadaptation et de rééducation de ces derniers. de même, l’état et les collectivités locales œuvrent, dans les limites de leurs possibilités, pour la création de centre de soins spécialisés pour handicapés.
L’état et les collectivités locales encouragent toute initiative d’organisations internationales et d’organismes nationaux reconnus d’utilité publique, dont le but est de réaliser des projets au profit des handicapés, en leur apportant tout soutien technique ou moral ou en les faisant bénéficier, dans les limites du possible , de concours financiers, et ce, dans un cadre contractuel.
L’administration œuvre, encourage et aide à la création d’une industrie nationale spécialisée dans la production de matériels et d’appareils utilisés par les handicapés.
Les handicapés suivent, chaque fois qu’il est possible, l’enseignement et la formation professionnelle dans les établissements ordinaires d’enseignement et de formation.
L’administration procède, dans les limites de ses possibilités, à la création d’établissement d’éducation, d’enseignement et de formation professionnelle spécialisés pour handicapés.
L’administration prend en considération la situation particulière des handicapés et leur accorde toutes facilités pouvant leur garantir de tirer profit des prestations dispensées par les établissements d’enseignement et de formation professionnelle. Sont fixées par voie réglementaire les facilités à prévoir en faveur des handicapés en vue de leur permettre de passer les examens et concours de manière compatible avec leur état de santé.
L’administration encourage la création et l’extension des établissements privés d’éducation et de formation pour handicapés et assure leur contrôle, conformément aux dispositions législatives en vigueur.
La formation professionnelle pour handicapés doit leur permettre l’exercice d’une activité économique leur offrant la possibilité de faire valoir leurs aptitudes professionnelles et d’assurer leur insertion sociale.
Adoptée en décembre 2006 par l'Assemblée générale de l'ONU
Cette convention est considérée comme un des textes les plus importants en matière des droits de l'Homme. "En adhérant à cette convention, les pays s'engagent notamment à :
Secrétariat d'État chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Handicapées, Rabat, 2004
Par Badia Hannane-Moussaoui, ophtalmologiste membre de l’AMPC (Association Marocaine de Prévention de la Cécité, Rabat)
La malvoyance désigne un déficit visuel ne pouvant être corrigé médicalement, chirurgicalement ou par des lunettes conventionnelles. La personne qui en est atteinte présente une gêne ou une impossibilité à réaliser des activités données, mais possède des capacités résiduelles.
Il existe plusieurs classifications de la malvoyance. Celle proposée par l’OMS en 1973 reste la plus répandue, elle prend en compte aussi bien la valeur de l’acuité visuelle (AV) que les limites du champ visuel (CV) et comprend 5 stades :
La vision transmet plus de 80 % d’informations à notre cerveau et constitue le fondement le plus précoce de la pensée et de la communication. Notre cerveau nouveau-né est un « ordinateur » dont il faut installer les canaux d’apprentissage des différents sens; ce qui se fait normalement grâce à la plasticité cérébrale. La vision peut être atteinte à différents âges par des mécanismes variés occasionnant handicaps et perte d’autonomie et de bien être.
En 2006, l’OMS a recensé 37 Millions d’aveugles et plus de 123 millions de Malvoyants ; soit 160 Millions de personnes souffrant de déficiences visuelles +ou- profondes. Plus des 2/3 des cas de cécité auraient pu être évités ou sont encore guérissables par un traitement (exemple la cataracte non opérée).
Actuellement la population mondiale est de 6 Milliards de personnes, elle passera à 7,6 Milliards en 2020 dont 2 Milliards de plus de 60 ans. Toutes ces prévisions devraient interpeller l’ensemble des professionnels de la santé. Il existe un plan mondial pour éliminer les causes de cécité évitables : Vison 2020 le droit à la vue. Le Maroc qui adhère à ce plan mondial, inscrit parmi les objectifs du Plan National de Lutte contre la Cécité (PNLC) le développement du domaine de la basse vision.
Les causes de la malvoyance sont multiples et variées :
Ces différentes causes peuvent engendrer des atteintes variées: atteinte de la vision centrale, atteinte de la vision périphérique, altérations du sens lumineux ou de troubles oculomoteurs; avec des répercussions plus ou moins importantes selon l’âge d’apparition de l’atteinte, son degré, et son évolution.
Au stade des séquelles, après épuisement de toute possibilité médicale ou chirurgicale, s’il persiste un potentiel visuel même minime il faudrait essayer de l’optimiser pour une meilleure efficacité visuelle et pour plus d’autonomie.
La rééducation orthoptique basse vision est née aux USA dans les années 80 et devient de plus en plus pratiquée chez les patients ayant un potentiel visuel susceptible d’être amélioré.
Cette rééducation permet d’utiliser au mieux les possibilités restantes grâce à un entraînement visuel et oculomoteur, par des exercices adaptés selon le type du handicap et la tâche souhaitée. Elle se fait en quelques séances dont le rythme est fonction du degré de l’atteinte et du projet thérapeutique. Elle n’augmente pas l’acuité visuelle mais améliore la qualité de la vision fonctionnelle en développant de nouvelles stratégies visuelles.
Les aides optiques proposées par l’opticien, peuvent être utilisées lors de la rééducation pour un meilleur apprentissage de l’utilisation de l’équipement optique, qui peut varier selon les activités.
Les filtres chromatiques parfois nécessaires pour atténuer l’éblouissement, peuvent également être essayés.
Pour une prise en charge globale de la déficience visuelle, les autres sens sont conjointement développés grâce à l’intervention d’autres professionnels de la santé: psychomotricien, ergothérapeute pour développer la finesse du toucher et la précision du geste, les instructeurs en activités de vie journalières (AVJ) et de mobilité (pour mieux déambuler et utiliser la canne quand elle est nécessaire), psychologue et assistante sociale pour une meilleure réinsertion sociale.
L’apprentissage du Braille, et de plus en plus de l’outil informatique est parfois très utile.
Le choix de ces différentes possibilités se fait après concertation multidisciplinaire et en fonction du type et du degré de la gêne. C’est ainsi que les patients atteints de cécité ont plus besoin de développer leurs sens compensatoires que de bénéficier d’une rééducation orthoptique basse vision.
Les centres de prise en charge multidisciplinaire proposant des stages pour malvoyants sont encore peu nombreux de par le monde et ce sont surtout des unités consacrées à la basse vision qui commencent à se développer : l’ophtalmologiste et l’orthoptiste élaborent avec le patient son projet thérapeutique en fonction de son potentiel visuel et de ses attentes.
L’opticien participe au choix de l’aide visuelle nécessaire pour chaque tâche. Le domaine des aides optiques et électroniques est en plein essor, de même que celui de l’informatique sous toutes ses formes.
L’opticien participe au choix de l’aide visuelle nécessaire pour chaque tâche. Le domaine des aides optiques et électroniques est en plein essor, de même que celui de l’informatique sous toutes ses formes.
Chez l’adulte, la motivation et l’implication sont nécessaires pour la réussite du projet thérapeutique, ce projet ainsi que ses limites lui sont toujours expliqués ainsi qu’à son entourage.
La réussite de la prise en charge de la malvoyance dépend de tous les intervenants et également de la coopération et de la persévérance du patient et de son entourage. C’est un travail de longue haleine pour des résultats, certes, non quantifiables mais oh combien utiles pour améliorer la vision fonctionnelle du patient pour plus d’autonomie et de bien être.
Dr B. Hannane-MoussaouiM. LAGHMARI*, Z. MOHCINE* Maître Assistante, Service d’Ophtalmologie A. Hôpital des Spécialités. CHU de Rabat - Salé
La cécité représente un très lourd fardeau pour la société et indépendamment des souffrances des patients qui en sont atteints, elle engendre un véritable problème de santé publique et un handicap économique majeur.
Elle retentit sur l'avenir de l'enfant au plan de l'apprentissage et de l'insertion socioprofessionnelle.
Ainsi, non seulement la rééducation et la réadaptation des aveugles sont indispensables, mais surtout la mobilisation des ressources pour prévenir la cécité. En effet, le coût de la prévention de la cécité ne représente qu'une fraction des dépenses nécessaires pour réadapter les aveugles.
L'OMS classe l'handicap visuel ou perte de vision en 5 catégories :
Catégories de perte de vision* | Acuité visuelle avec la meilleure correction possible |
|
---|---|---|
Maximum (AV>à) | Minimum (AV>à) | |
1 | 3/10 (0,3) | 1/10 (0,1) |
2 | 1/10 (0,1) | 1/20 (0,05 |
3 | 1/20 (0,05) | 1/50 (0,02) |
4 | 1/50 (0,02) | Perception de lumière |
4 | Perception de lumière nulle |
* OMS, Genève, 1977
Selon les données de l'en- quête nationale sur les causes de la prévalence
des déficiences visuelles au Maroc (ENCPDV) réalisée en collaboration avec l'OMS en 1992 :
Au total, 1.500.000 de marocains présentent une déficience visuelle grave.
Les déficiences visuelles graves bilatérales représentent un sérieux problème de santé publique chez les personnes âgées de plus de 45 du fait de l'étroite corrélation entre vieillissement et cécité. Les problèmes de l'ophtalmo-gériatrie doivent donc être sérieusement pris en considération.
A l'autre pôle de la vie, la cécité infantile représente 0,03% et la baisse de vision profonde 0,38%.
La femme marocaine semble plus fréquemment concernée par l'handicap visuel et ceci surtout pour les baisses de vision bilatérales.
La cécité bilatérale est plus prévalente en milieu rural alors que la baisse de vision bilatérale apparaît nettement plus fréquente en milieu urbain.
Il ressort de l'étude de ces prévalences spécifiques un élément important qui est la majoration du risque cécitant pour la femme en milieu rural.
Le trachome ne représente actuellement un réel problème de santé publique que dans les provinces méridionales du royaume.
En 1993, il a été estimé environ 360 000 personnes atteintes de trachome inflammatoire qui doivent être traitées et régulièrement suivies. Environ 76.000 personnes présentent un trichiasis qui nécessite une prise en charge chirurgicale pour éviter les complications et le risque de cécité. Enfin, 350 000 personnes présentent une déficience visuelle grave due au trachome.
L'handicap visuel peut résulter de causes multiples :
Alors, que la prévalence de la cécité ne dépasse jamais 0,2% dans les pays industrialisés, ce taux dépasse 0,76% au Maroc.
La gestion de ce taux élevé de cécité doit tenir essentiellement dans les deux ABC anglo-saxons :
De même un certain nombre de faits doivent être souligné :
La cataracte sénile est la principale cause de cécité au Maroc, elle est curable, son traitement est chirurgical et nécessite un appareillage au mieux par un implant intraoculaire ou sinon par des verres de lunettes.
Les glaucomes viennent au 2ème rang, et sont souvent de diagnostic tardif car leur installation est insidieuse et nécessite des moyens de diagnostic. Son traitement est médico-chirurgical.
Les atteintes cornéennes soulèvent le problème de la greffe de cornée ! ! Les maladies vitréo-rétiniennes sont souvent graves et nécessitent des moyens diagnostiques et thérapeutiques sophistiqués
Entre 75 et 80% des causes de mal voyance recensées au Maroc auraient pu être prévenues (infections, traumatises, causes iatrogènes) ou pourraient être guéries ou nettement améliorées (chirurgical de la cataracte, correction optique, glaucome ...).
Elle doit se baser sur un certain nombre de mesures :
Elle mérite une place particulière et doit se baser sur les règles suivantes :